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Willy Brandt à Varsovie – L’invention du devoir de mémoire

« Conscient du poids de l’histoire, je fis ce que l’on fait quand les mots se
dérobent, honorant ainsi la mémoire des millions de personnes assassinées. »
[Oster 09] En décembre 1970, Willy Brandt, à cette époque chancelier de la
République fédérale d’Allemagne, se rend en Pologne pour la signature du Traité
de Varsovie. Après avoir signé le traité, il se rend au monument du ghetto de
Varsovie pour y commémorer des victimes du national-socialisme.

Les médias internationaux ont immédiatement pris conscience de cet événement
symbolique. Toute la presse internationale a publié l’image du chancelier
agenouillé comme Le Monde, New York Times ou Neue Züricher Zeitung.
Quarante ans plus tard, le 7 décembre 2010, ne pas seulement les journaux allemands,
mais aussi internationaux reprennent ce sujet et publient l’image de
Willy Brandt agenouillé devant le mémorial du ghetto à Varsovie. Et, le Président
fédéral Christian Wulff rend visite à Varsovie afin de commémorer les
trois événements historiques : Le geste de Brandt, le soulèvement du ghetto et
l’insurrection de Varsovie.

À travers par le geste de Brandt devant le mémorial du ghetto à Varsovie,
pour la première fois, un Allemand officiel reconnaît la culpabilité allemande
qui sonne le commencement d’une relation nouvelle avec le passé. Alors que la
presse reprend l’image du chancelier agenouillé très souvent, le geste est devenu
rarement sujet de la recherche scientifique. En 2001, Krzeminski, publiciste
polonais, a publié son analyse « Der Kniefall » dans le grand oeuvre historique
« Deutsche Erinnerungsorte I ». C’est une des premières analyses cohérentes
concernant ce sujet en discutant l’implication du geste sur la mémoire collective,
sa réception et des réactions autant qu’en Allemagne qu’en Pologne. En plus,
on s’occupe du sujet de la tombée à genoux à l’Université de Constance. Sous
le professorat de Prof. Dr. Giesen, plusieurs titres ont été publié ayant comme
sujet le geste de Brandt. Il faut mentionner les textes de V. Rauer « Geste
der Schuld. Die mediale Rezeption von Willy Brandts Kniefall in den neunziger
Jahren », de W. L. Schneider « Brandts Kniefall in Warschau. Politische
und ikonographische Bedeutungsaspekte » et C. Schneider « Der Warschauer
Kniefall : Zur Geschichte einer Charismatisierung », tous publiés dans le livre
« Tätertrauma » et étudiant des aspects différents. En 2006, C. Schneider afait paraître en outre sa dissertation « Der Warschauer Kniefall. Ritual, Ereignis
und Erzählung », dans laquelle il analyse l’histoire iconographique du geste
célèbre.

Ce mémoire essaye d’analyser le geste de 1970 sur le fond de la mémoire
collective, surtout en Allemagne, qui était en train de changer à la fin des années
1960 et de répondre à la question ce qui s’est modifié dans la perception de la
Seconde Guerre mondiale après avoir reconnu la culpabilité allemande.

Premièrement, il est nécessaire d’esquisser le contexte historique dans lequel
le geste s’est produit. Auprès de la description des circonstances historiques
de l’événement à Varsovie et la relation germano-polonaise à l’époque, il faut
répondre à la question pourquoi c’était uniquement Willy Brandt qui a été prêt
au geste si médiatique et influent. Pour anticiper une réponse, la tombée à genoux
n’aurait pas influencé les discours de mémoire et de passé de cette manière
puissante sans des photographes à Varsovie. Ainsi, dans un seconde point, il
semble évident d’analyser la réception de l’image du chancelier agenouillé en
Allemagne et en Pologne. De quelle manière la presse a-t-elle commenté et
expliqué le geste ? De fait, les réactions de deux côtés se distinguent fondamentalement
et s’expliquent par des raisons historiques et politiques en évoquant
des sentiments et stéréotypes. Ensuite, le geste de Brandt se déroule pendant
une période du changement de génération accompagné par des révoltes contre
la génération parentale. Une remise en cause de l’interprétation de l’histoire
récente commençait qui s’accélérait et rendait plus intensive dans les décades
suivantes. Dans ce contexte, la tombée à genoux annonce un nouveau narratif.
Le troisième chapitre montre les changements de la mémoire collective : De la
diabolisation du régime national-socialiste et la coalition de silence à l’ère de la
commémoration consolidé approfondie par le geste de Brandt.

De nos jours, la mémoire de la seconde guerre mondiale a pris sa position clef
dans toutes les cultures de la mémoire européennes. La mémoire ne s’est nulle
part affaiblie. La présence de l’histoire est visible et l’héritage de la tombée
à genoux de Brandt s’impose. 40 ans après, on a de nouveau commémoré le
geste. Comme la mémoire collective n’est pas un construit statique, le monde
se mondialise et la génération de témoins est en train de disparaître, ne faut-il
pas repenser et réévaluer la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ?